En 2018, Abdughapar Abdurusul, éminent philanthrope et propriétaire d’une entreprise d’import-export de plusieurs millions de dollars à Ghulja qui fait du commerce avec le Kazakhstan, a été arrêté pour avoir effectué un pèlerinage musulman non autorisé en Arabie saoudite et pour « évasion fiscale ».

Son épouse, Merhaba, a également été arrêtée.

Merhaba est décédée plus tard dans un camp de détention chinois.

Les autorités ont saisi les actifs fixes de la famille, notamment des entreprises et des propriétés évaluées à plusieurs centaines de millions de dollars.

Abdughapar a été initialement condamné à mort, mais a été libéré en 2020, selon Abdusattar, un musulman ouïghour chinois, qui est un homme d’affaires résidant en Europe.

Abdusattar pense que la libération d’Abdughapar a été motivée par ses révélations publiques sur leurs détentions dans les médias occidentaux.

Abdughapar a été arrêté à nouveau à l’été 2021, mais a été libéré quelques mois plus tard. Les raisons de cette deuxième arrestation restent inconnues.

Ces arrestations et réarrestations illustrent une tendance des autorités chinoises à détenir des Ouïghours qui ont déjà été détenus dans des camps de détention ou des prisons sous divers prétextes, ce qui, selon les autorités, est nécessaire pour éliminer les « menaces à la sécurité nationale ». Cela inclut les entrepreneurs, les philanthropes et les Ouïghours qui ont voyagé à l’étranger, en particulier dans les pays à majorité musulmane.

Un musulman ouïghour chinois a mentionné une campagne de 100 jours visant à réarrêter les individus qui avaient été précédemment détenus et libérés.

« Le gouvernement chinois essaie de nous effacer, nous les musulmans ouïghours », a-t-il déclaré.